Bonsoir,
Savoir miser est certainement une des qualités les plus importantes d'un joueur de poker. Si le geste est simple, cette notion est tout sauf évidente. Suivez le guide.
Vous vous dites certainement : « A quoi bon lire un papier qui explique comment miser ? Il suffit de mettre des jetons au milieu, et l'affaire est pliée, n'est ce pas ? » Pourtant, vous seriez étonné du nombre de joueurs qui effectuent des mises sans queue ni tête, souvent au hasard, sans vraiment savoir pourquoi. Essayez de ne pas faire partie de ceux-là.
On distingue trois types de mises :
- les mises pour value (prononcez valiou), dont le rôle est de valoriser vos meilleures mains afin qu'elles soient payées par des jeux inférieurs ;
- les mises en bluff. Là, vous cherchez à faire coucher une meilleure main à votre adversaire ;
- les mises pour protection. Elles sont un cas particulier de value bet. Mais ici, il s'agit de protéger une main faible face à d'éventuels tirages ou overcards.
Valorisez vos mains
Il y a quelques semaines, nous vous avions proposé un article sur le value bet. Il expliquait dans les grandes lignes ce qu'est une mise pour value. D'une manière générale, si vous vous sentez devant votre adversaire, vous devez miser pour qu'il paie avec une main inférieure afin d'extraire un maximum de value. C'est pourquoi, lorsqu'il y a un tirage quinte ou couleur au flop et que vous avez une grosse paire ou mieux, vous devez miser pour obliger les autres joueurs à payer avec une main pour le moment inférieure. Si un tirage rentre, à vous d'aviser par la suite. Mais ne soyez pas effrayé par les éventuelles cartes qui pourraient tomber. Si vous pensez qu'elles peuvent aider vos adversaires, faîtes les payer !
D'une manière générale, demandez-vous toujours par quelles mains votre mise pourrait être payée. Si vous pensez que beaucoup de jeux inférieurs paieront, alors n'hésitez pas. En revanche, si votre main est fragile et qu'elle ne bat finalement pas grand-chose, soyez prudent. Essayez d'obtenir un abattage pas cher. Il ne sert à rien de faire grossir le pot avec une main marginale.
Le processus de réflexion implique de raisonner en termes de « range », ce panel de mains que votre adversaire est susceptible de posséder. Et ça, il n'y a qu'en jouant que ça viendra.
Enfin, le montant de vos mises est un facteur déterminant. Savoir combien miser à quel moment fera de vous un joueur plus ou moins gagnant. Beaucoup de débutants font l'erreur de miser petit quand ils ont un gros jeu, « pour être payé ». Demandez-vous si en misant plus fort vous ne seriez pas également récompensé par un call ? Il vaut mieux remporter un gros pot de temps en temps que plusieurs pots minuscules. Si la main s'y prête, n'hésitez pas à envoyer du « lourd » avec vos très gros jeux.
Bluffez vos adversaires
Le bluff avait lui aussi fait l'objet d'un article dans 01men. Inutile de s'étendre de nouveau sur le sujet. Là encore, posez-vous les bonnes questions. Quel panel de mains prêtez-vous à votre adversaire ? Quelles mains est-il susceptible de coucher ? Avez-vous de la fold equity ?
Toutes ces questions sont importantes. Mais il y en a une qui l'est peut-être encore plus. Combien miser ? Un bluff, ça se construit. Et, en fonction du scénario de la main, un montant plus ou moins élevé suffira à remporter le coup. Si par exemple vous n'avez rien mais que vous pensez que votre adversaire est sur un tirage ou qu'il possède un jeu très fragile, miser petit à la river si aucun tirage n'est rentré (1/3 ou 1/2 pot) suffira très souvent à lui faire coucher sa main. Bluffer en faisant passer sa mise pour un value bet est souvent un bon moyen de gagner de l'argent sans en risquer énormément.
Dans d'autres situations, vous devrez miser plus gros. Mais, là encore, chaque main est différente. Posez-vous les bonnes questions et vous pourrez prendre les bonnes décisions.
Protégez vos jeux fragiles
La mise pour protection est un peu particulière. Ici, il s'agit de miser pour protéger sa main contre celles qui ont encore un peu d'équité sans pour autant espérer se faire payer par moins bien.
Exemple :
Vous relancez au préflop avec 3-3, et le flop est A-8-2. Si vous effectuez un continuation bet (classique sur ce genre de flop), ce n'est pas dans l'espoir d'être payé par moins bien. En revanche, vous protégez votre petite paire contre des mains de type K-Q, Q-J et bien d'autres qui ont encore des outs pour inverser la tendance. Mieux, sur ce genre de flop, vous coucherez très souvent des joueurs possédant des mains de type 5-5, 6-6 ou 7-8. Votre mise pour protection peut alors se transformer en bluff dans certains cas.
Dernière notion très importante à retenir. On ne mise jamais « pour info ». Le but d'une mise est de valoriser une main ou de bluffer, pas de poser une question. Beaucoup de joueurs font l'erreur de miser petit quand ils ont une main moyenne pour essayer de se situer. Grosse erreur. Tout ce qu'ils font, c'est provoquer une action chez leur adversaire, et pas forcément celle qu'ils attendent. Beaucoup de bons joueurs savent en effet repérer les mises fragiles qui sont là uniquement « pour poser une question ». Dans ce cas, ils relanceront 100 % du temps, qu'ils aient une main ou non. Et l'information obtenue est alors très souvent erronée.
D'une manière générale, faites en sorte que le montant de vos mises ne révèle pas la force de votre main, dans un sens comme dans l'autre. Si vous parvenez à maîtriser cet art, vous deviendrez alors très difficile à jouer. Mais, comme tout art, il s'apprend et se perfectionne avec le temps. Au boulot !
Par: Frédéric Rey , 01men., le 19/02/2010 à 13h35
Bonnes salutations.
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